Santé et bien-être au fil des saisons
Après l’hiver, après des excès, avant les vacances…
A en croire les adeptes de la détox, c’est toujours le bon moment d’entamer une petite cure.
Oui mais une cure de quoi ?
De remise à niveau alimentaire tout simplement, histoire de remettre les compteurs à zéro.
Il s’agit en fait de doper le fonctionnement des émonctoires (foie, intestins, reins, poumons, peau)
afin de les aider à éliminer de façon optimale les toxines qui les encrassent.
Mais comme on entend tout et son contraire sur les moyens de réussir ce grand ménage intérieur,
démêlons le vrai du faux !
Le corps élimine naturellement tous les polluants
Vrai et faux. En effet, le trio foie/vésicule biliaire/intestins fonctionne comme un
« éliminateur biologique » en chassant les déchets pouvant provoquer constipation,
diarrhée, calculs biliaires ou fermentations intestinales.
Toutefois, si l’on mange trop ou mal, l’organisme produit un surplus de toxines
qui surchargent ces organes et engorgent nos cellules.
Les déchets normaux de l’alimentation ne sont alors plus évacués correctement,
ouvrant le chemin à divers désagréments :
fatigue, peau brouillée, rondeurs superflues, maux de ventre, de tête…
Jeûne et détox, même combat ?
Faux. Jeûner, c’est priver son corps de toute nourriture solide.
On se nourrit d’eau, de tisanes, de jus de légumes et/ou de fruits, un point c’est tout.
Cette mise au repos de l’organisme et, surtout, du système digestif, permet évidemment
de se détoxifier. Mais nul besoin d’en arriver là pour « laver » ses organes des
excès accumulés. Bonne nouvelle, la cure détox permet précisément d’arriver au même
résultat mais en mangeant.
Le principe : corriger sur plusieurs jours ses menus en oubliant les produits gras, sucrés,
déjà cuisinés… au profit d’aliments détoxifiants, drainants et bio
(légumes verts tels choux, brocolis, épinards, etc., fruits doux et non pelés, céréales
semi-complètes…).
On purifie aussi son corps mais en douceur !
Une détox, c’est donc un régime
Faux. C’est une démarche d’élimination afin d’améliorer le fonctionnement du corps.
D’ailleurs, elle ne s’adresse pas qu’aux personnes en surpoids :
les minces aussi ont le droit de chouchouter leurs organes !
Toutefois, puisque l’on s’alimente mieux, on élimine parfois quelques kilos,
mais on perd surtout des centimètres parce qu’en digérant mieux le ventre gonfle moins.
Ça ne se commence pas du jour au lendemain
Vrai. Les premiers jours, changer d’alimentation peut provoquer des effets secondaires :
transit accéléré, fatigue, sommeil perturbé…
Pour se lancer, on privilégie une période calme (hors période chargée au boulot, en famille…)
où l’on peut rester tranquillement chez soi.
Et quelques jours voire une semaine avant de passer aux menus détox,
on supprime progressivement les aliments trop gras, trop sucrés, l’alcool, le café…
Ce n’est pas pour tout le monde
Vrai. Elle est déconseillée aux diabétiques, insuffisants rénaux, personnes malades
ou très fatiguées… car elle risquerait d’affaiblir l’organisme, déjà mal en point,
et de provoquer des interactions avec les médicaments.
Elle est également peu recommandée aux femmes enceintes ou allaitantes,
même si elles ont tout intérêt, pour elles et le bébé, à supprimer café, plats cuisinés
et pâtisseries au profit d’aliments plus sains.
Quant aux enfants et aux ados qui ont abusé des sucreries pendant les fêtes,
on peut les inciter à s’en passer pendant quelques semaines en privilégiant fruits, compotes
et gâteaux maison au dessert ou au goûter.
Elle doit durer au minimum une semaine
Faux. Une détox peut se dérouler sur 2 à 3 jours seulement.
Dans ces cas-là, les naturopathes préconisent souvent de ne manger que quelques fruits et
légumes ciblés, connus pour être des facilitateurs des fonctions d’élimination,
en arrosant le tout de boissons drainantes qui favorisent le travail des reins.
Le risque de ce type de détox, qui ne comporte ni protéines (œuf, volaille, poisson…)
ni lipides (matière grasse), c’est qu’en chassant les toxines, elle chasse également
les nutriments essentiels, les vitamines et les minéraux, ce qui augmente
le risque de carences. Mieux vaut donc se lancer dans une « détox douce »
sur une semaine ou quinze jours comme le préconise beaucoup de naturopathes,
en consommant plusieurs types d’aliments dont les protéines qui empêchent
la fonte de la masse musculaire.
Cela peut nuire à la santé
Vrai. Mais seulement si on en abuse et si on s’affame.
Les cures détox mal conduites – trop souvent répétées dans l’année ou de trop longue durée,
trop restreintes sur le plan calorique (ex : boire des jus et manger quelques graines
pendant une semaine), réalisées en période de forte fatigue ou de stress –
ont toutes les chances d’être délétères pour la santé.
L’idéal : une cure courte pratiquée à un moment où l’on se sent plutôt en forme.
Avec pour objectif, une meilleure hygiène alimentaire… pour la vie !