• LETTRE D'UNE ETUDIANTE EN MEDECINE AU CONSEIL DE L'ORDRE

     

    LETTRE D'UNE ETUDIANTE EN MEDECINE AU CONSEIL DE L'ORDRE

     

     

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les conseillers ordinaux,

    Chers Professeurs, Chers Docteurs, Chers Maîtres,

     

    Étudiante en 4e année de médecine à la rentrée 2021/2022, j’ai reçu récemment un

    courrier de la scolarité de la Faculté de Médecine de Grenoble relatif à la fin de ma

    période de césure (sollicitée suite à la promulgation de la Loi du 5 août 2021).

     

    J’ai répondu au Doyen de la Faculté en le remerciant très sincèrement de m’avoir accordé

    ce temps de réflexion et pour la bienveillance dont il avait fait preuve à mon égard ;

    puis en lui annonçant, avec un profond regret, ma décision de ne pas poursuivre mes études

    de médecine, après ces 3 années et quelques mois, passés au sein de sa Faculté.

     

    Voici l’essentiel de mes propos.

     

    C’est vraiment à contrecœur que je prends cette décision, mais en pleine conscience, et je

    l’espère avec bon sens, sagesse et rationalité :

     

    Je m’étais en effet engagée en médecine avec pour ambition de soigner mon prochain,

    d’agir toujours en conscience, avec probité et honnêteté vis-à-vis de lui, sans jamais déroger

    au code d’honneur du serment d’Hippocrate, un serment sur lequel tout le monde jure sans

    toutefois, j’en ai le sentiment, en mesurer l’importance, les conséquences,

    et sans être prêt à en respecter tous les engagements, en toutes circonstances,

    et quoi qu’il en coûte.

     

    J’aime profondément étudier, j’aime apprendre comment fonctionnent le corps et l’esprit

    humain, comprendre les pathologies, et aller chercher quelles sont les récentes avancées

    médicales, scientifiques et technologiques pour trouver celles qui vont pouvoir profiter

    à mon patient. J’aime me réjouir avec les patients qui guérissent, et écouter, accompagner

    tous ceux qui en ont besoin.

     

    J’étais prête à faire face aux difficultés qui jalonnent le parcours d’un médecin.

    Malheureusement, aujourd’hui je ressens que soigner comme on me demandera de le faire

    ne sera pas en accord avec mes convictions, et que je ne serai pas en mesure de respecter

    le serment d’Hippocrate qu’on me demandera de prêter à l’issue de mes études.

     

    Je croyais que la médecine avait avant tout pour ambition suprême de soigner toutes les

    personnes, coûte que coûte, et qu’en tant que médecin je serais libre d’agir dans le seul

    intérêt de mon patient, dans le respect du recueil de son consentement libre et éclairé,

    et guidée par mes connaissances, la sagesse acquise lors de mes formations et de mes

    expériences, et ma capacité de discernement.

     

    Les deux ans qui viennent de s’écouler m’ont montré que la médecine telle qu’elle est pratiquée

    aujourd’hui (et le sera de plus en plus) n’est pas en phase avec l’idée que je m’en faisais.

    J’ai toujours pensé pouvoir exercer ma vocation, sans pression d’aucune sorte et surtout en

    toute indépendance des lobbies financiers, croyant naïvement que la mission de soigner

    résistait à l’appât de l’argent, à l’appel du pouvoir et à la satisfaction de l’ego tel que le

    souligne notre serment :

    « Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. »

     

    Nous devons également jurer :

     

    « Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. »

     

    Comment comprendre alors le refus de soin imposé pendant ces deux années ?

    En effet, comment a-t-on pu déconseiller voire interdire à des gens qui avaient besoin de

    soins de se rendre chez leur médecin ?

    Comment a-t-on pu leur dire, sans prendre le temps de les ausculter, de rester ou de retourner

    chez eux juste avec du Doliprane ?

     

    Comment accepter tout cela lorsque l’on sait que le simple fait d’accueillir, écouter et

    accompagner avec compassion le patient participe significativement à sa guérison et à

    son mieux-être ? Nous devons aussi prononcer :

    « Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune

    discrimination selon leur état ou leurs convictions. »

     

    Mais comment concilier cette promesse avec l’obligation faite aux patients de disposer

    d’un Pass sanitaire ou de s’être administré au préalable une molécule sur laquelle il y a peu

    de recul pour avoir le droit de se faire soigner ?

     

    Dans l’état actuel des données scientifiques, est-il raisonnable d’exiger ce geste des

    patients, des professionnels de santé, a fortiori des étudiants des filières santé,

    dont le jeune âge aurait mérité que s’applique un élémentaire principe de précaution ?

    J’ai aussi très mal vécu de voir en septembre 2021 des collègues soignants suspendus,

    sans aucune considération ni égard pour leurs états de service antérieurs, leur dévouement

    aux patients et leur loyauté à leur institution.

     

    Pouvons-nous supporter de les voir toujours sans aucun revenu pour avoir refusé d’aller

    à l’encontre de leurs convictions ou de leurs arguments médicaux ?

    Ces soignants étaient pourtant prêts à d’autres mesures de protection au contact des malades.

    De voir tous ces professionnels, qui se sont dévouées pendant tant d’années pour le bien de leurs

    prochains, perdre leur travail, leur statut social, parfois ne plus pouvoir subvenir aux besoins de leur

    famille voire manger à leur faim a été pour moi d’une grande violence.

    (J’ai personnellement vu des soignants se servir de la nourriture issue des poubelles.)

     

    Comment proclamer encore :

     

    « J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

    Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances

    pour forcer les consciences. »

     

    et, dans le même temps, précipiter de force, sous l’influence de la peur, vers une thérapie

    expérimentale des millions de personnes, en abusant de la confiance aveugle qu’ils ont dans la

    médecine et la science représentée par certains experts.

     

    Quelle folie s’est emparée de la communauté médicale pour accepter tout ça sans sourciller,

    au mépris de tous les principes qui faisaient consensus avant 2020 ?

     

    Comment prononcer les mots suivants :

     

    « Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. »

     

    ou encore:

     

    « Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. »,

     

    alors que nous avons tous pu constater durant ces deux années à quel point le milieu politique

    et médical est parfois corrompu, et ce au plus haut niveau, par les laboratoires pharmaceutiques

    et les cabinets de conseil privés ?

     

    Qu’il n’y ait pas de méprise : je ne doute pas de la probité et de l’honnêteté de la majorité

    des médecins et des soignants en France.

    En revanche, je doute désormais de la capacité du plus grand nombre à prendre du recul

    et à assumer avec courage le serment qu’ils ont prononcé dès lors que la situation

    devient un peu compliquée et que leurs intérêts personnels soient en jeu.

     

    Je crains, malheureusement, qu’une petite poignée de gens bien placés suffise à corrompre

    l’ensemble d’un système. Comment a-t-il été rendu possible d’en venir à expliquer à nos patients

    que nous pouvions leur imposer des soins inutiles pour eux-mêmes

    (comme l’est le vaccin contre la Covid pour les personnes non à risque de formes graves,

    notamment les enfants, les adolescents et les jeunes adultes) et inutiles pour protéger

    les autres (puisqu’avec ou sans vaccins il n’y a pas de différence dans la transmission),

    tout en laissant l’industrie qui les produit engranger 36,8 milliards d’euros sur ce seul et

    unique produit ?

     

    Enfin comment pourrai-je oser jurer :

    « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément »

     

    et accepter de laisser des gens sans soins,

    des personnes âgées mourir loin de leurs proches et dans la solitude la plus abjecte ?

     

    Non, décidément, cette médecine qu’on nous propose d’exercer n’est vraiment pas

    celle que j’avais envisagée.

    Des lits ferment, des services d’urgence ferment, des collègues souffrent,

    des patients meurent, de maladie ou d’abandon…

    Ce n’est pas ma définition de la médecine.

    Je n’ai pas signé pour cela.

    Pas pour abandonner, tromper ou laisser mourir.

    Pas pour être le bouc émissaire de décisions qui ne sont plus motivées par notre mission de

    soins et le respect de notre serment, mais on dirait bien par la seule ambition dévorante

    ou la folie de certains individus.

    Alors ma décision je la prends avec regret, car j’aime profondément la médecine,

    c’est ma vocation, mais je la prends avec la sagesse que m’inspire l’Ecclésiaste :

     

    « Mieux vaut pour toi ne point faire de vœu, que d’en faire un et de ne pas l’accomplir ».

     

    Je reste reconnaissante pour tous les enseignements reçus pendant ces trois belles années.

    Ils ont été intellectuellement riches et demeureront un bagage de connaissances et de

    principes utiles qui continueront de m’accompagner.

    En vous remerciant de votre attention, et en espérant que ma lettre saura susciter en

    vous des interrogations ou des éclairages à m’apporter, je suis pour ma part à votre entière

    disposition pour un échange constructif et vous prie d’agréer, Monsieur le Président,

    Mesdames et Messieurs les conseillers ordinaux, mes sincères et respectueuses salutations.

     

    Zoé Bruder Étudiante en 4e année à la Faculté de Médecine de Grenoble Le 6 juin 2022

     

     

     

     

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