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LE SYNDRÔME METABOLIQUE EN QUESTION
Le syndrome métabolique : qu’est-ce que c'est ?
Le syndrome métabolique, aussi appelé syndrome X, n’est pas une maladie en soi.
Il désigne plutôt la présence d’un ensemble de signes physiologiques qui accroissent
le risque de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Ces signes avant-coureurs de problèmes de santé graves ou chroniques ne sont pas toujours
visibles ou ressentis par la personne atteinte.
Des tests prescrits par le médecin lors d’un examen médical de routine permettent de les
révéler. Par exemple, une personne dont les taux de glucose (sucre) et de lipides sanguins
sont anormaux et dont la pression sanguine est élevée recevra un diagnostic de
syndrome métabolique.
Voilà un sérieux signal d’alarme.
Et il vaut mieux traiter ces anomalies avant que la situation dégénère.
Définir le syndrome métabolique
La définition du syndrome métabolique varie un peu selon les pays ou les organismes de santé.
Au Canada, on se sert des critères de la Fédération internationale du diabète pour définir
le syndrome métabolique.
Il y a syndrome métabolique lorsque 3 ou plus des facteurs
de risque suivants sont présents :
Embonpoint abdominal (lorsque le gras se concentre autour de la taille) :
le tour de taille est supérieur à 80 cm
(31,5 po) pour les femmes et à 94 cm (37 po) pour les hommes.
Remarque : ces valeurs concernent les populations caucasiennes, africaines de l’est de laMéditerranée et du Moyen-Orient. Pour les Chinois, les Japonais, les gens d’Asie du Sud-Est,
de même que les populations indigènes d’Amérique (Nord, Centre et Sud),
les valeurs sont les mêmes pour les femmes, mais de 90 cm (35,5 po) pour les hommes.
Taux élevé de triglycérides sanguins : ce taux est égal ou supérieur à 1,7 mmol/l (150 mg/dl).
Hypertension : la TA est égale ou supérieure à 130 mm Hg/85 mm Hg.
Faible taux de « bon » cholestérol (HDL) : inférieur à 1,0 mmol/l (40 mg/dl) chez les
hommes et à 1,3 mmol/l (50 mg/dl) chez les femmes.
Glycémie élevée : égale ou supérieure à 5,6 mmol/l ou 101 mg/dl.
On mesure la glycémie à l’aide d’un test sanguin effectué à jeun.
Note. Les mesures en mmol/l sont utilisées à peu près partout dans le monde,
sauf aux États-Unis, où l’on se sert plutôt de la mesure en milligrammes par décilitres (mg/dl).
La liste de ces facteurs de risque pourrait s’allonger au fur et à mesure que se poursuivent les
recherches. Cela pourrait modifier la définition même du syndrome métabolique.
Par exemple, l’inflammation, telle que mesurée par la présence de la protéine C-réactive,
pourrait un jour en faire partie.
Causes
Bien que l’hérédité soit une des causes de ce syndrome, la grande majorité des cas est plutôt
liés à un style de vie sédentaire et à une alimentation riche en calories et pauvre en nutriments
(repas-minute, excès de sucre et de gras, portions généreuses, etc.).
Qui est touché ?
Le syndrome métabolique est maintenant tellement répandu qu’on estime que de 20 % à 25 % de la
population adulte en est atteinte, aux États-Unis.
Chez les plus de 60 ans, 40 % en serait atteint.
La plupart de ces personnes ignorent leur état.
Si le syndrome est plus fréquent chez les hommes de plus de 50 ans et les femmes de plus
de 60 ans, la tendance occidentale à la sédentarité et à l’embonpoint fait en sorte qu’il
atteint des personnes de plus en plus jeunes.
En effet, une enquête menée en 1999 au Québec auprès de 2 244 écoliers de 9 ans, 13 ans
et 16 ans révèle que, déjà à cet âge, 11,5 % d’entre eux souffrent du syndrome métabolique.
Un métabolisme corporel déréglé
Chez presque tous les individus atteints du syndrome métabolique, on note un début de résistance
à l’insuline ou insulino-résistance. L’insuline, une hormone produite par le pancréas, est un peu
comme une clé qui permet aux cellules « d’ouvrir » une porte pour absorber le glucose (sucre),
contribuant ainsi à la régulation du taux de sucre dans le sang (glycémie).
Si les cellules deviennent insulino-résistantes (la serrure ne fonctionne plus),
elles absorbent mal le glucose, malgré la présence de l’insuline.
Le glucose se retrouve alors en trop grande concentration dans le sang,
et en manque dans les cellules.
Pour remédier à la situation et maintenir un taux de sucre adéquat, le pancréas doit produire
toujours plus d’insuline. Avec le temps, le pancréas « s’épuise » et n’arrive plus à fournir
ce surplus d’insuline. Si rien n’est fait pour corriger la situation, le diabète de type 2 risque
fort d’apparaître à la longue.
La résistance à l’insuline est aussi associée à un risque plus élevé d’hypertension et de maladies
cardiovasculaires, car elle s’accompagne d’une augmentation des taux de cholestérol et de
triglycérides (lipides sanguins), qui peuvent endommager les parois artérielles.
La résistance à l’insuline est liée de près à l’excès de poids et à l’obésité, surtout lorsque
le gras se concentre dans la région de l’abdomen.
Les chercheurs ont découvert que les cellules qui emmagasinent le gras (les cellules adipeuses)
sont capables de libérer des hormones impliquées dans la résistance à l’insuline et le
syndrome métabolique. Les rôles et les interactions de ses substances ont fait l’objet
d’intenses recherches au cours des dernières années.
Conséquences possibles
Le diabète de type 2
Une maladie cardiovasculaire ou un accident vasculaire cérébral
Un syndrome des ovaires polykystiques.
Ce syndrome résulte d’un désordre hormonal et peut être une cause d’infertilité.
Il se caractérise par une production accrue d’hormones androgènes par les ovaires, ce qui
cause la formation de kystes et empêche la maturation des ovules.
Le lien entre le syndrome métabolique et le syndrome des ovaires polykystiques n’est pas
tout à fait compris. Il se pourrait que la résistance à l’insuline soit un facteur sous-jacent commun
à ces 2 états. Beaucoup de femmes touchées par le syndrome des ovaires polykystiques souffrent
aussi de surplus de poids et de résistance à l’insuline :
le traitement initial de ces 2 syndromes est donc semblable,
Les chercheurs soupçonnent également un lien entre le syndrome métabolique et d’autres
maladies graves comme le cancer du sein, de l’utérus, de la prostate et du côlon, ou la maladie
d’Alzheimer, mais ce point est encore à l’étude.
Symptômes
Le syndrome métabolique ne provoque pas de symptômes particuliers.
Le diagnostic est établi par un médecin de famille, selon les facteurs de risque énumérés
précédemment. Lorsqu’il y a manifestation de symptômes, cela indique que le syndrome
métabolique s’est transformé en un problème plus grave, comme un diabète de type 2
ou un trouble vasculaire.
Personnes à risque
Les personnes concernées par le syndrome métabolique (Syndrome X) sont :
Les personnes ayant des antécédents familiaux de diabète de type 2.
Les femmes qui ont eu un diabète de grossesse.
Les personnes d’origine hispanique, afro-américaine, amérindienne ou asiatique.
Puisque le syndrome métabolique n’a été bien défini que récemment, son traitement spécifique
est encore à l’étude. Pour l’instant, l’objectif principal du traitement est d’ordre préventif :
il consiste à réduire les risques de souffrir d’un trouble plus grave.
Habitudes de vie
Lorsque le diagnostic de syndrome métabolique est posé, le médecin traitant propose d’abord
une modification importante des habitudes de vie pour tenter de freiner la progression
du syndrome et en éviter les conséquences possibles, ce qui rejoint plusieurs des stratégies
de prévention mentionnées plus haut.
Adopter un régime riche en fibres alimentaires, faible en gras saturés et pauvres en
aliments à index glycémique élevé.
Perdre du poids, surtout si le surplus de poids se concentre à l’abdomen.
Faire de l’activité physique : au moins de 30 à 60 minutes d’exercice par jour tous les jours,
sinon 5 jours par semaine.
Ne pas fumer.
Être suivi régulièrement par son médecin.
(Source : Passeport santé)